Selon l’ouvrage « Orchestrer la rumeur » de Laurent Gaildraud, 1 rumeur sur 3 s’avère fondée.
D’après le sociologue Jean-Noël Kapferer, « une rumeur est un bruit qui circule et que l’on répète, tenu pour information, sans que l’on en connaisse la source ».
Si la rumeur est avant tout orale, elle peut se propager par Internet, sur les réseaux sociaux, dans la presse… Elle peut prendre la forme d’un bruit qui court mais aussi de SMS, de mails, d’éléments visuels (photos, vidéos…).
En entreprise, une rumeur se répand lorsque les salariés ressentent de l’incertitude : sur la santé financière de l’entreprise, les capacités du dirigeant ou plus globalement sur le développement d’une filière. Autrement dit, dès que le climat est incertain et génère du stress, une rumeur peut se propager.
Si elle peut venir de salariés ou de parties prenantes, la rumeur peut aussi être créée et pilotée par un concurrent. De ce fait, dirigeants et managers ne doivent pas la sous-estimer.
En effet, une rumeur peut échapper au contrôle de l’entreprise, mener à une crise et induire un risque de réputation.
Comment s’en prémunir ?
La mise en place d’une cellule de veille interne et externe (comme la veille médias, le social listening) est indispensable.
L’idéal ? Avoir un département Intelligence économique ou Management de l’information au sein de votre entreprise. Ce département peut, entre autres, sonder l’état d’esprit des parties prenantes (salariés, mais aussi clients, fournisseurs, partis politiques…), prévoir des scénarios de réponse, anticiper une crise, préparer la défense.
Votre société doit aussi faire preuve de transparence à tous les niveaux pour être plus forte face aux rumeurs. Elle doit renforcer sa culture d’entreprise et s’assurer que sa marque employeur est en adéquation avec les attentes des collaborateurs et la réalité.
L’organisation doit aussi être à l’écoute des salariés et des parties prenantes. La communication doit être ouverte, bienveillante et continue afin de désamorcer les non-dits et détecter les tentatives de déstabilisation venant de l’interne ou de l’externe.
Gardez à l’esprit que la rumeur est un des outils d’une guerre de l’information. Sachez aussi que de nombreuses études scientifiques existent sur la rumeur et qu’il est possible d’en orchestrer et d’en piloter une. N’importe quel concurrent mal intentionné peut donc en lancer une sur votre organisation ou votre produit.
Alors, votre entreprise est-elle prête face à ce risque ? Discutons-en ensemble.